Tournoi de Qualification Olympique 2021

C’est un exercice un peu particulier d’écrire sur ce tournoi de qualification olympique. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous connaissons tout juste les derniers qualifiés pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Quand vous lirez cet article, vous connaîtrez déjà l’issue des épreuves de tir à l’arc depuis plusieurs jours.

Le TQO réunissait aussi des pays que l’on n’a peu l’habitude de voir comme la Côte d’Ivoire, le Bangladesh ou les Îles vierges américaines (photo : Pierre Lansac)

Il n’était cependant pas question de faire l’impasse sur cette manifestation. Elle a marqué notre grand retour derrière les pas de tir, un appareil photo à la main après 15 mois loin des compétitions, notre dernière manifestation était Nîmes 2020 ! À ce sujet, la présence du virus se faisait encore très largement sentir. Si dans les rues, les masques étaient un peu moins présents, il n’en était rien dans l’enceinte du stade Charlety qui accueillait la compétition. Les compétiteurs et compétitrices étaient venus nombreux et certains pays pourtant favoris, comme les USA, le Mexique ou l’Inde, n’avaient pas encore obtenu leurs quotas. Une bulle sanitaire les protégeait de tout risque et les interactions avec le public comme avec la presse étaient réduites au minimum. Nous avons d’ailleurs dû réaliser un test PCR pour pouvoir accéder à la compétition, et les bénévoles étaient testés tous les jours.

Les Français faisaient partie des favoris (photo : Pierre Lansac)

Mais ces contraintes n’ont pas empêché les archers de s’exprimer. Au programme du tournoi, on trouvait le samedi la compétition par équipes hommes où trois quotas étaient attribués. Le dimanche, les équipes femmes disposaient du même nombre de quotas. Enfin, le lundi, les individuels concouraient pour décrocher les dernières qualifications disponibles. D’ailleurs, on ne savait que lundi matin, le nombre de places disponibles (7 chez les hommes et 5 chez les femmes). En effet, les nations qui remportaient des quotas par équipes remettaient automatiquement en jeu les quotas individuels qu’elles avaient remportés auparavant. Ce fut d’ailleurs le cas pour la France ou encore les États-Unis.

Lisa Barbelin (photo : Pierre Lansac)
À l’issue des qualifications, l’équipe française était sur une bonne dynamique, ayant fini septième (photo : Pierre Lansac)

La tension était souvent palpable et tout le monde avait conscience des enjeux, y compris le commentateur dont l’une des expressions favorites en anglais était « last chance saloon » (le saloon de la dernière chance) répété en continu pendant trois jours ! La tension et les enjeux étaient aussi rendus perceptibles par la présence de la presse. Le tir à l’arc est loin d’être le sport le plus médiatique et, la plupart du temps, la World Archery produit elle-même le contenu médiatique. Cette fois-ci les enjeux olympiques ont (un peu) attiré les médias. Le samedi, on pouvait compter (en plus de votre serviteur) des représentants de RMC Sport et de France Télévisions, deux photographes d’agences de presse et quelques autres médias. Les représentants de la presse française étaient d’abord là pour voir les performances de l’équipe masculine française et dès le dimanche matin, nous étions déjà un peu moins nombreux.

Pour les épreuves masculines, la presse était présente et suivait les archers français (photo : Pierre Lansac)
Grâce à leur classement, les Françaises entraient directement au second tour des phases finales (photo : Pierre Lansac)

Le lundi, alors que la France ne pouvait plus décrocher de quotas, la tendance se confirmait. L’ambiance du lundi était d’ailleurs assez particulière. Il s’agissait d’une journée de transition avec la manche de la coupe du Monde qui débutait dès le lendemain et le lundi après-midi, on retrouvait sur le stade à la fois des arcs à poulies à l’entraînement et des arcs classiques tirant les phases finales pour accrocher les derniers quotas. Les oriflammes et le podium avaient été démontés. Chez les hommes, avec 7 quotas à attribuer et 7 nations participant aux quarts de finale, on sentait clairement dans les attitudes des compétiteurs arrivés à ce stade, que le plus important avait été fait en assurant la place à Tokyo et que le reste n’était que du bonus. Chez les femmes avec seulement 5 quotas, les choses étaient un peu différentes, mais une fois l’annonce faite de l’attribution du cinquième quota à la Mongolie, là aussi, la tension semblait baisser d’un cran. 

Avec cette troisième place, les Français remportent leur qualification pour Tokyo, contrat rempli (photo : Pierre Lansac)
Si l’on attendait le Mexique sur le podium, on était surpris de l’absence de l’Inde (photo : Pierre Lansac)

Gagner par équipe était important car les trois archers ainsi qualifiés participent aussi aux épreuves individuelles lors des Jeux. Chez les hommes, les USA, l’Indonésie et la France décrochent le sésame. Chez les femmes, ce sont le Mexique, les USA et ­l’Italie qui font de même. Les Françaises ne passent pas le huitième de finale mais, grâce au quota individuel décroché par Lisa Barbelin un peu plus tôt, on retrouvera des Français lors de la toute nouvelle épreuve mixte à Tokyo.
En individuel chez les hommes, la Finlande, la Hongrie, Israël (pour la première fois), la Moldavie, la Pologne, la Russie et l’Ukraine, chez les femmes, la République tchèque, la Grèce, la Mongolie, la Pologne et la Roumanie décrochent les derniers quotas.

L’ambiance était un peu particulière lundi car TQO et coupe du Monde se télescopaient (photo : Pierre Lansac)

La suite ? Vous la connaissez, mais pas nous qui écrivons ces lignes. On ne peut la souhaiter que belle pour les archers et archères qui participeront fin juillet aux Jeux Olympiques de Tokyo.

Article rédigé par Pierre Lansac, paru dans Tir à l’Arc Magazine n° 53 (août 2021)

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