Après Guatemala City en avril et Lausanne en mai, venait la dernière manche de la coupe du Monde de tir à l’arc 2021 à Paris en juin qui sera suivie début septembre par la finale de la coupe à Yankton (USA). Cet événement a été précédé par le dernier tournoi qualificatif olympique que la fédération française avait proposé d’héberger en ces temps incertains de pandémie. Cette manche sera suivie de deux autres en 2022 et 2023, les organisateurs ayant même à cœur de faire de la compétition de 2023 un “test event”, une répétition sur l’esplanade des Invalides pour les Jeux de l’année suivante. À cause des conditions sanitaires, cette année l’organisation qui avait, un temps, annoncé des finales au château de Vincennes, avait dû revoir ses ambitions et les finales se déroulaient finalement au stade Charléty comme le reste de la compétition. On ne peut qu’espérer que l’année prochaine, les finales pourront se dérouler comme prévu dans le cadre prestigieux du château de Vincennes.
Les tirs ont commencé dès lundi avec les premiers entraînements qui avaient lieu en même temps que les derniers tirs du TQO dans une ambiance un peu particulière. Les archers pouvaient alors profiter de l’une des rares journées de beau temps. Dès mardi, et les tirs qualificatifs en arc classique, le temps incertain était de retour. Et n’allait pas abandonner les archers jusqu’au dernier jour. Durant la semaine, on ne peut pas dire que les spectateurs aient été au rendez-vous. Cela s’explique cependant aisément par le fait qu’il s’agissait de jours de semaine mais aussi que la billetterie a été ouverte tardivement, les organisateurs devant attendre l’évolution des protocoles sanitaires concernant les rencontres sportives.
Si le samedi pour les finales arcs à poulies, les gradins commençaient à se remplir, le dimanche, on pouvait compter plusieurs centaines de personnes pour assister aux tirs, ce qui permettait enfin de mettre un peu d’ambiance dans ce stade Charléty qui a normalement une capacité de plus de 19 000 places.
Du côté de la compétition, on a pu assister à de belles choses. Pêle-mêle, nous avons noté la domination du Mexique, mais surtout de l’Inde en arc classique chez les femmes ; l’équipe indienne qui faisait partie des favorites pour le TQO avait malheureusement raté le quota olympique et semblait avoir à cœur de se rattraper, ce qui était fait en remportant l’or face aux Pays-Bas, mais aussi, l’Inde remportait une médaille d’or en mixte et en individuel. Deepika Kumari à la manœuvre en équipe en mixte, et en individuel est donc la treizième athlète à faire un triplé lors d’une manche de coupe du Monde depuis 2009 et l’introduction des épreuves mixtes. Elle en profitait aussi pour prendre la tête du classement mondial à Lisa Barbelin.
En parlant d’une archère française et de victoires, l’équipe féminine arc classique composée de Lisa Barbelin, Angeline Cohendet et Audrey Adiceom, qui remplaçait une Mélanie Gaubil un peu moins en forme, décroche le bronze en battant la Biélorussie. Au même moment, l’équipe masculine, Jean-Charles Valladont, Pierre Plihon et Thomas Chirault, remporte le bronze face à l’Italie dans une sorte de revanche puisqu’en individuel, les parcours de Valladont et de Romain Fichet (qui ne tirait pas en équipe) étaient arrêtés par des Italiens.
Enfin, en arc à poulies, si les femmes sans doute handicapées par le forfait de Sophie Dodemont pour blessure ne prenaient que la sixième place, les hommes, Jean-Philippe Boulch, Nicolas Girard et Adrien Gontier prenaient le bronze à l’équipe italienne permettant à la France remporter trois médailles de bronze. Enfin, les performances d’Adrien Gontier en individuel lui permettent de décrocher une place pour la finale de la coupe du Monde qui se tiendra à Yankton début décembre.
Article rédigé par Pierre Lansac, paru dans Tir à l’Arc Magazine n° 53 (août 2021)